Par Navalona R.
Les victimes augmentent en nombre et d’autres régions sont aussi infestées. Et ce, en raison de la propagation de l’espèce d’écrevisse nouvellement introduite à Madagascar à la fin de 2008, appelée « Foza orana ». « Cette espèce invasive faisant partie du groupe Procambarus sp. est un danger imminent sur le plan national alors qu’il y a encore des gens qui ne sont pas conscients en vivant avec », a expliqué le Pr Raminosoa Noromalala du Département de la Biologie Animale au sein de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Mais son département est maintenant à pied d’oeuvre pour lancer une 2e campagne de sensibilisation et de prévention en partenariat avec le Conservation International dans sept autres régions, après Antananarivo et ses périphéries. Il s’agit d’Alaotra Mangoro, Boeny, Betsiboka, Bongolava, Itasy, Haute Matsiatra et Vatovavy Fitovinany.
Dégâts causés énormes. Les greniers à riz de la Grande île doivent être sécurisés car le « Foza orana » se vend déjà en seau à Moramanga et le fleuve est envahi, a-t-on appris. En effet, les dégâts causés par cette espèce nuisible sont énormes, selon les constats des agents de ces deux entités lors des descentes sur terrain. A Ankazobe, entre autres, des paysans ont été obligés de remblayer leurs rizières pour pouvoir recultiver car les « Foza orana » ont creusé des galeries allant jusqu’à 1mètre de profondeur. En outre, cette espèce ronge les racines de plants de riz et les jeunes pousses après le semi ou pendant la germination. C’est le cas des rizières observées à Ampasika et à Analamahitsy. La production rizicole connaîtra sûrement ainsi une baisse dans les zones infestées. Grande fût aussi la surprise des victimes, car les « Foza orana » se nourrissent en même temps des organismes animaux vivant dans l’eau dont entre autres les poissons. Selon Rasoahelinoro, paysanne dans un petit village à Itaosy, qui pratique de la rizipisciculture, témoigne que sa production de poissons a chuté de 75% de 2009 à 2010.
