Andry Rajoelina, leader du coup d’état de 2009. Andry Rajoelina, président de la Transition. Andry Rajoelina, star bling bling, l’homme aux mille promesses. Andry Rajoelina, enfin président de la République. On sait déjà tout cela. Mais après huit mois de pouvoir, l’homme n’est pas à la hauteur de ses fonctions. Tant au niveau national qu’international, il passe pour un cancre et ne cesse d’allumer des contre-feux pour cacher cet état de fait. Il s’illustre encore une fois par un fait anodin en apparence mais révélateur de ce statut, rien moins que le désir de créer la “Fondation Andry Rajoelina”, une véritable priorité dans le contexte actuel de crise à tous les niveaux: eau, électricité, prix de denrées premières, insécurité, spoliation de terres, corruption, …
A ce titre, il me revient que, le 6 septembre 2019, la Haute Cour Consitutionnelle (HCC) – excusez du peu – a été saisie pour répondre à son excellence, si la création d’une fondation par “Cancre Premier” ou “Tena Gasy Vendrana” (TGV) serait conforme à la Constitution. On en tombe sur le cul – oups, pardon! On pourrait comprendre que son niveau d’études ne lui permette pas de comprendre l’article 49 de la Constitution qui mentionne que: “Les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute fonction publique élective, toute autre activité professionnelle, toute activité au sein d’un parti politique, d’un groupement politique, ou d’une association, et de l’exercice de responsabilité au sein d’une institution religieuse“. Mais on est en droit de penser que ses conseillers sont suffisamment compétents pour lui répondre sans devoir le diriger vers la HCC.
Mais vient une seconde question. Quelle raison anime ce besoin urgent de créer une fondation? Serait-ce un excès de liquidités … de son propre compte en banque ou de celui des “potes”? En tout cas, le personnage reste fidèle à lui-même, aimant les eaux troubles. En tout cas, ce ne serait pas la première fois que Andry Rajoelina bafoue la Constitution car avec son statut de Président de la République, il n’a pas hésité à donner de sa personne, en s’engageant dans la campagne des législatives pour son camp politique, et ceci, largement relayé par les médias. Et il enchaîne actuellement au travers des députés de son camp le non-respect de la loi n°2011-13 concernant le statut de l’oppositon.
Les messages du Pape François ont été, on ne peut plus clairs, à l’intention de Andry Rajoelina, des dirigeants, des spéculateurs, des corrompus, cela doit cesser! Neuf mois de pouvoir se sont écoulés sans aucun signe d’espoir pour le peuple, que du bling-bling, du détournement d’attention, du déni de démocratie. Les prochaines élections communales et municipales seront une nouvelle occasion pour apprécier les exploits de l’ “indépendante” commission électorale, la CENI, et les anciennes ou nouvelles techniques de manipulations électorales. Celles de la Commune Urbaine d’Antananarivo vont particulièrement attirer l’attention car Marc Ravalomanana sera le candidat présenté par le RMDM, rassemblement d’opposition pour défendre la démocratie à Madagascar.
Pour, on ne sait exactement quelle raison, dédain ou lâcheté, les multiples tentatives de Marc Ravalomanana à être reçu par le président de la République n’ont pas abouti. Est-ce que la demande d’intercession soumise au Pape François aura un écho plus positif? Attendons. Personnellement, j’aspire à un nouveau débat télévisé entre le président de la République et le chef actuel de l’opposition, cette fois-ci sans anti-sèches “nouvelles technologies”, genre portable, textos ou oreillette, mais papier et crayon comme à l’examen, et les présentateurs télévisés, dans la forme la plus simple. “Cap” ou “pas cap”?
“Cancre premier” alias “Tena Gasy Vendrana” va-t-il continuer de faire parler de lui en mal comme à l’accoutumée ou en bien cette fois-ci?
Lanzelo
