Suite à l’annonce de mesures de confinement liées à la lutte contre l’épidémie de coronavirus, dans la nuit du mardi 24 mars, le personnel de la Commune Urbaine d’Antananarivo, sous 
l’autorité du nouveau maire Naina Andriantsitohaina, a procédé à un “ramassage” en règle des sans-abris éparpillés dans les tunnels et les marchés de la capitale, embarqués de force dans des bennes à ordures et répartis dans les centres sociaux de Nanisana et d’Anosizato.
Venus s’informer sur l’état de santé de ces sans-abris au centre social d’Anosizato, des journalistes de la station de télévision MBS ont été admis dans un premier temps, après des précautions d’usage exigées tels que les masques de protection dans l’enceinte. Une fois le portail franchi, brusquement les journalistes se sont vus refoulés en dehors, suite à un changement brutal de décision de la part des responsables obéissant à des ordres venus de haut lieu, dehors se trouvant en faction des forces de l’ordre dont la présence ne s’explique pas particulièrement.
A ce titre, on est en droit de se poser des questions, d’une part, suite à l’atteinte à la dignité humaine lors du “ramassage” des sans-abris, mais aussi quant à l’opacité sur le traitement qui leur a été réservé. Les 229 sans-abris comprennent 76 enfants, 68 personnes de sexe féminin dont huit enceintes, et 85 de sexe masculin. Après la cacophonie générée par l’annonce précipitée du confinement dans la nuit du 23 mars par le président Andry Rajoelina, un drame ne serait-il pas en train de se produire envers ces plus démunis.
Lanzelo
