#COVID-19 #Rajoelina #Arphine #Journaliste
Arphine, directrice de publication de notre journal Ny Valosoa Vaovao, mise en détention de manière abusive à la prison d’Antanimora depuis le samedi 7 avril 2020. Première journaliste femme malagasy envoyée en prison, et néanmoins mère-veuve de trois enfants et grand-mère, Arphine aura passé la semaine Sainte sous les barreaux, pour une critique du pouvoir dans sa gestion de la crise du coronavirus, et dont elle n’est même pas directement responsable, avec une date de jugement inconnue. Pâques en prison ou au balcon?
Le dernier journal papier est paru le samedi 21 mars, et seule une version en ligne poursuit la publication d’articles à travers la toile et Facebook.
Depuis une semaine, la presse, les médias, les politiques, les organisations ne cessent de relayer la décision disproportionnée du tribunal – ou l’ordre venu d’en haut. Les interventions des avocats pour obtenir un relâchement d’Arphine ont toutes essuyé un refus. À Madagascar, l’ordre des journalistes de Madagascar, l’association des femmes journalistes, l’association de la presse francophone (section Madagascar), et à l’international, Amnesty International, la presse et les médias, aussi bien nationaux qu’internationaux, ont dénoncé cette détention et demande la libération immédiate d’Arphine.
La mise en état d’urgence “sanitaire” du pays déclarée par le président Andry Rajoelina, est interprétée par les amazones de la communication (ndlr, chacun(e) comprendra!) comme une situation du tout-permis, en d’autres termes dire et faire n’importe quoi en toute impunité. Entre la ministre de la communication qui avait annoncé avant l’état d’urgence sanitaire que “si aucun cas de coronavirus n’a été constaté à Madagascar, c’est grâce aux dispositions prises par le pouvoir, et certainement pas grâce à Dieu”, et la directrice de communication auprès de la Présidence de la république, d’écrire dans les circonstances actuelles qu’ « il n’est pas question de démocratie, ni de liberté,.. tout cela est suspendu », on se croirait victime d’une invasion ou d’un coup d’état.
C’est dans ce contexte qu’Arphine se retrouve victime d’une entreprise de contrôle de la presse par le pouvoir. On se souvient récemment de l’affectation d’un membre de l’ordre des journalistes de Madagascar sans raison apparente. Ainsi, alors que toute la nation se retrouve face à un ennemi invisible et invincible par les instruments de menace, de propagande et d’intimidation, et qu’une union pour le salut national est exigé, le manque de discernement et la haine aveugle continue de remplir l’esprit et le cœur de ces gens du pouvoir.
En addition au coronavirus qui s’en prend à la vie humaine, un virus tout aussi identique s’en prend à la liberté de expression. Ce virus s’en est pris à Arphine, première femme journaliste malagasy incarcérée dans l’exercice de ses fonctions. Elle rejoint une liste de personnes jugées dérangeantes par le pouvoir. Méritent-elles vraiment de recevoir des œufs pourris de Pâques?
Lanzelo
Liens
Amnesty International, version MG eto version FR ici, version EN here
Union Internationale de la Presse Francophone ici
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