Ny talata hariva teo no nikabary nandritra ny kaonferansa iraisam-pirenena faha-49 ny UPF, na ny Union Internationale de la Presse Francophone i Arphine Rahelisoa, mpanao gazety, talen’ny famohana ny gazetinao ny Valosoa Vaovao ity, tany Benguerir any Maraoka.
Amin’ny maha mpanao gazety sy maha-vehivavy mpitarika azy, no anisan’ny anton’ny nanasan’ny UPF azy nandritra izao fihaonambe iraisam-pirenena izao.
Ny loha-hevitra mahakasika ny krizy sy ny ady, ao anatin’izany ny krizy ara-pahasalamana, no novoaboasany tamin’io fotoana io, nanoloana ireo vehivavy mpitarika, sy mpanao gazety eto amin’izao tontolo izao miisa 300 teo.
Navoitrany fa tsy ara-drariny, sy tsy mitombina ny nampidiran’ny fitondrana Andry Rajoelina azy am-ponja naharitra 1 volana katroka, nandritra ny krizy ara-pahasalamana teto amintsika tamin’ny taona 2020.
Anisan’ny nandray fitenenana niaraka taminy tamin’io fotoana io koa ny solontenan’i Birmanie, Afghanistan, Moldavie, ary Frantsa, izay firenena isian’ny tsindry hazo lena mianjady amin’ny vehivavy, indrindra ny vehivavy mpitarika.
Toy izao indrindra ny lahateny nataon’i arphine rahelisoa afak’omaly hariva io:
Honorable assistance, mesdames et messieurs bonjour.
Je me présente, Arphine Rahelisoa, journaliste et directrice de publication au sein du journal Ny Valosoa Vaovao.
Le journal est un tri-hebdomadaire à Madagascar dont le siège est basé dans la capitale Antananarivo. Il paraît chaque mardi, jeudi et samedi de la semaine, en langue Malagasy.
Ny Valosoa Vaovao signifie Vaovao Loharanon’ny Soatoavina ou Information, source de valeur. Le journal met en valeur la culture et la fierté du pays et de son peuple.
L’équipe est composée d’une équipe de 8 journalistes, et j’ai été l’unique femme, et directrice de publication, durant ces 12 années d’existence.
Jusqu’en 2020, nous n’avions eu aucun problème à propos de nos publications, et ce, ni avec la justice, ni avec les forces de l’ordre, ou qui que ce soit, même si nous critiquions régulièrement et vivement le pouvoir, celui du président de la transition Andry Rajoelina de 2009 à 2014, de l’ancien Président Hery Rajaonarimampianina de 2014 à 2018, ou de l’actuel du Président Andry Rajoelina, et ce, jusqu’au début de l’urgence sanitaire liée au Covid-19. J’y reviendrai.
Le journal est source de valeur, promouvant les femmes, avec des articles politiques pro-opposition et contre le régime en général. Nous faisons aussi place aux rubriques féminines, dans le domaine social, économique et politique. Une tribune est offerte aux descendantes d’Eve du pays pour qu’elles puissent apporter leurs informations, étaler leurs points de vue, donner leurs idées, défendre leurs intérêts pour le bien être de la petite fille, de l’adolescente, de la femme et de la gente féminine en générale.
Je reviens aux crises actuelles, et en particulier à la situation de crise sanitaire liée au covid-19, qui m’a valu un emprisonnement en 2020.
J’avais évoqué à l’instant que durant les 10 ans depuis sa création, notre journal et moi-même n’avions eu jusque-là aucun problème bien qu’étant très critique envers le régime en place.
Seulement, quelques jours après la déclaration de la situation d’urgence sanitaire, j’ai été emprisonnée durant un mois, pour des faits que je n’ai pas commis, en tant que directrice de publication de journal.
Au début de la crise en mars 2020, l’état Malagasy n’avait pas pris la précaution de fermer à temps les frontières malgré les appels formulés par l’opposition, la société civile et même les particuliers qui ont crié haut et fort qu’il fallait à tout pris fermer les frontières. Madagascar étant une Ile, il eut été facile de fermer les frontières, et éviter ou limiter la propagation de la pandémie.
Mais le régime Rajoelina a fait la sourde oreille, d’où le constat des premiers cas de Covid-19 le 21 mars 2020 dans la Grande Ile.
Au début de la pandémie, les responsables politiques y compris le Président Andry Rajoelina, n’ont cessé de créer des attroupements, sans respect de barrières sanitaires au cours de distribution de dons aux populations dans le cadre de programme de filet de sécurité pendant la pandémie.
A ce moment, un tiers, qui relaie notre journal sur internet en France a publié: «Rajoelina, Mpamono olona ou assassin, ou Killer ! », en raison des attroupements de plus de 50 personnes que l’état même avait interdit. Le Président lui même avait rassemblé des milliers de personnes.
Suite à cette publication j’ai été convoqué par le service de cybercriminalité de la police nationale, puis j’ai comparu devant le procureur du Tribunal et ensuite placée sous mandat de dépôt dans la maison centrale d’Antanimora dans la capitale, du 4 avril au 4 mai 2020, durant un mois exactement; et cela bien que je n’ai pas été responsable du site internet, mais bien du journal version papier à Madagascar.
Face à cette détention arbitraire, associations de journalistes, organisations, politiciens, les sociétés civiles, familles, amis, particuliers,… à l’intérieur comme à l’extérieur du pays n’ont pas cessé de demander ma libération sans condition.
Grâce à l’ampleur des pressions pour ma libération, le 3 mai pendant la célébration de la journée mondiale de la liberté de presse, le Président Rajoelina a prononcé qu’il fallait libérer les journalistes, sous-entendant ma personne.
Le lendemain, le 4 mai 2020, sous forme de mascarade, j’ai recomparu au tribunal, puis j’ai été libérée.
Jusqu’à ce jour, je continue la même activité de jounaliste et de directrice de publication du journal Ny Valosoa Vaovao.
Notre ligne éditoriale reste identique, journal de soutien à l’opposition et source de valeur, dont les valeurs féminines, comme je l’ai évoquées.
A ma surprise, suite à ces événements, je me suis retrouvée sous les feux des projecteurs, que ce soit au sein de la Grande Ile, mais aussi à l’extérieur, comme le prouve votre aimable invitation.
Entre autres, j’ai été interviewé par le journaliste Swaminathan Natarajan le 29 mars 2021 pour La BBC World Service.
Pour conclure, je réitère mes plus profonds remerciements aux associations de journalistes, aux organisations, aux personnalités politiques et de la société civile, aux responsables religieux, aux facebookers, à ma famille, aux amis dans le pays ou à l’extérieur qui m’ont soutenu pendant ces moments particulièrement durs de ma vie.
Je fais une mention particulière à l’ex-Ordre des Journalistes de Madagascar, aux organisations et associations des journalistes, à l’extérieur de Madagascar, en France, comme aux Etats-Unis.
Le journal poursuivra ses efforts envers les professionnels féminins de la presse.
Au nom du journal et de toute l’équipe, je remercie l’Union de la Presse Francophone Internationale pour m’avoir invitée et je tiens à la féliciter pour son organisation.
Merci à tous pour votre aimable attention.
