Ny Valosoa
Gérard Andrialemirovason, ancien directeur général à la présidence de la république durant le mandat de l’ancien président Didier Ratsiraka, prend la parole dans l’émission Angaredona du 5 octobre 2023 pour adresser un message à la Communauté Internationale.
« Je vais m’adresser à la Communauté Internationale, vous qui préparez probablement une feuille de route pour Madagascar, vous qui préparez déjà comment on va clore ce débat, je vais vous expliquer une chose.
Les événements de 1947 n’étaient pas un détail de l’histoire de Madagascar. C’était le début de notre liberté, c’était le début de notre indépendance, et à ce titre, nous ne voulons pas revenir à la gouvernance de la France.
Vous savez tous aujourd’hui qu’aucun des diplomates présents à Antananarivo n’ira en Algérie pour dire au FLN, s’il vous plaît, on va mettre un harki comme candidat à la présidence de la république algérienne. Aucun de vous n’ira en Angola pour dire aux angolais, on va mettre un candidat portugais comme candidat à la présidence de la république angolaise. Aucun de vous n’ira virer Ramaphosa pour dire : dégage, on va mettre un Boer à votre place.
Alors, si vous n’êtes pas capable de faire ça chez vous, chez les autres, alors ne le faites pas chez nous. Il faut que ce soit clair. Ne faites pas chez nous, ce que vous n’êtes pas capable de faire en Algérie, en Angola, au Mozambique. Nous, les Malgaches, avons aussi notre dignité, notre histoire, et l’histoire de nos parents n’est pas un détail de l’histoire. L’occupation allemande n’est pas un détail de l’histoire de la France, c’est une partie de l’histoire douloureuse de la France. Aucun de vous n’ira parler aux Français, comme a dit Jean Marie Le Pen, « espèce de Durafour crématoire », parce que ce serait insultant pour le peuple Français. Aucun de vous n’ira admettre que le shoah soit un détail de l’histoire. Alors respectez nos parents qui ont fait la rébellion en 1947. Et pour cela, la seule chose à faire, est de ne pas inclure Rajoelina qui est français dans le débat politique dans notre pays.
Je n’ai aucune animosité personnelle avec Andry Rajoelina, je le connais à peine. Mais, le fait que mes parents ont été fusillés en 1947 m’interdit d’accepter qu’un français soit président de la république malgache. »
