Trois écrans « gênants » ont suffi à faire tomber encore plus bas le masque du Premier Ministre Christian Ntsay.
Partis pour manifester pacifiquement en quête de vérité et de transparence sur le deuxième tour des élections présidentielles, les citoyens ont trouvé porte close à l’entrée du parvis de la Place du 13 Mai. Les forces de l’ordre en ont bloqué l’entrée, empêchant tout accès, sur ordre du préfet de la Capitale alors que le Maire, premier magistrat de la ville, se trouvait dans l’enceinte, et s’est même vue invitée à sortir dans la rue si elle voulait s’entretenir avec les représentants de la manifestation. Dans le même temps, le préfet a pris soin de se terrer, injoignable après avoir lâché l’ordre émanant d’un niveau encore plus haut, à savoir le Premier Ministre Christian Ntsay lui-même. Et là s’arrête l’identification réelle des donneurs d’ordre. En tout cas, l’affichage publique des preuves ne devait pas avoir lieu, quoi qu’il en soit.
En effet, dans la nuit, une information a fuité sur le projet de démontage des trois écrans prévus pour la présentation au public des preuves de fraudes à grande échelle orchestrée pour faire gagner Andry Rajoelina. Les écrans géants avaient visiblement un caractère gênant. Bien que les preuves circulent à grande vitesse sur la toile et sur les réseaux sociaux, cette initiative d’affichage sur écran géant était un moyen simple et gratuit pour le citoyen moyen « non branché » de constater de visu l’ampleur de ce vaste hold-up électoral. Décision a donc été prise par les organisateurs durant la nuit de fermer les portes du parvis afin d’empêcher toute tentative de faire main basse sur le matériel.
En réaction, Ntsay envoie ce matin un contingent bien plus important que lors de la manifestation Acte I de samedi dernier. Si, au départ les forces de l’ordre se sont cantonnés à empêcher l’accès, vers midi, la tension a monté d’un cran avec la dispersion de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser et décourager les manifestants, mais aussi l’envoi des forces de l’Emmo-Reg pour démonter les écrans gênants. On relève quelques blessés légers et un cas sérieux. Le Premier Ministre se retrouve d’ores et déjà devant un échec complet par rapport à l’objet principal de sa mission lors de sa prise de fonction, à savoir des élections claires, libres et transparentes. Le masque du fonctionnaire international a fondu pour laisser paraitre, un pantin de plus de la mafia.
Lanzelo
Dernière minute (15h30) : Le préfet autorise l’accès au parvis mais interdit la projection sur écran géant. Les organisateurs rappellent les manifestants à rejoindre le parvis afin de partager les nouvelles instructions pour poursuivre la lutte.
Dernière minute (17h25) : Les forces de l’ordre procèdent à des arrestations arbitraires. Les organisateurs invitent les citoyens à se retirer et à rester attentifs vis-à-vis des instructions à venir. Les andrimasompokonolona vont être constitués par arrondissement pour assurer les coordinations. La lutte pour la vérité et la transparence s’organise pour résister tout le temps nécessaire.
