L’expression Malagasy d’usage pour complimenter, si elle devait s’adresser au Premier Ministre, Christian Ntsay, aura été de courte durée pour ceux qui projetaient de trouver en lui l’homme providentiel capable d’une part d’apporter le retour au calme et d’autre part de mettre tout en œuvre pour réellement assurer des élections inclusives, transparentes et justes, et surtout acceptées par tous sans équivoque.
Au lieu de cela, après son premier faux pas sur la composition de son gouvernement, quant au non-respect de la clé de répartition imposée par la Haute Cour Constitutionnelle qui s’est vue ensuite accompagné d’une intervention en haut lieu afin de remplacer les membres en charge du traitement de la plainte soumise par Me Hanitra Razafimanantsoa au Conseil d’Etat dénonçant la forfaiture, le voici qui lance les forces de l’ordre sur les enseignants revendiquant à raison leurs droits, avec appui de gaz lacrymogènes. Répression sur les enseignants d’une part et d’autre part, impuissance face aux dahalo qui déciment les villages et volent les zébus – en vue d’exportations illicites, cherchez l’erreur!
Très mauvais départ pour Christian Ntsay. L’expérience tant vantée, acquise au sein de l’Organisation Internationale du Travail ne semble pas pouvoir s’appliquer sur le terrain visiblement, et le changement espéré et tant décrié sur la place du 13 Mai ne semble pas être pour maintenant – le MAPAR, parti de Andry Rajoelina, coupable du coup d’Etat de 2009, ayant abandonné la lutte, satisfait d’avoir obtenu suffisamment de postes ministériels.
Les manifestants, déjà dubitatifs au départ, commencent à douter fort de sa capacité voire sa volonté de satisfaire les revendications pour le changement – par rapport aux intimidations, aux menaces, aux poursuites arbitraires, au clientélisme, à la corruption exercés jusqu’alors par le président en exercice Rajaonarimampianina, et consorts – et du succès de sa mission quant aux objectifs attendus des élections.
Le retour aux bonnes vieilles habitudes d’avant le 21 avril semblant être en marche, Ntsay va-t-il envoyer les forces de l’ordre sur la place du 13 mai également pour taire les velléités?
Le chemin sera long et éprouvant pour les 90% des Malagasy.
Lanzelo
