Le débat télévisé retransmis en direct opposant Andry Rajoelina à Marc Ravalomanana programmé le 16 décembre à 20 heures, puis remis en question jusqu’au dernier moment, a finalement eu lieu avec presque une heure de retard. L’intervention de Thierry Rakotonarivo, président adjoint de la Commission Électorale Nationale Indépendante, en vue de changer les règles de jeu afin de répondre aux caprices du DJ ou tout simplement afin d’éviter le constat en direct de la nullité du putschiste à diriger un pays, a échoué. Au final, concession du camp Ravalomanana, seuls cinq partisans au lieu de 25 de chaque camp assistent au débat dans la même salle que les candidats et les animateurs, tandis que les autres sont cantonnés à un autre étage.
Groggy, Andry Rajoelina s’est retrouvé dans les cordes encaissant les coups de son adversaire. Incapable de répondre aux questions simples concernant les sources de financement des réalisations effectuées durant la transition en 2009, promesses non tenues comme par example la santé gratuite – mais au final semi-gratuite, des séances de formation en matière d’économie, d’agriculture,… Genou à terre, Andry Rajoelina n’avait plus que de nouvelles promesses sans fondement – du velirano en veux-tu en voilà. Perte d’audition ou défaut d’oreillette? Andry Rajoelina ne comprenait pas les questions ou était hors sujet. Dûr de se retrouver sans antisèche, face à soi-même dans sa nullité.
Devant ce combat inégal, le Roi de cœur a gagné! Et il a d’autant plus gagné, en réitérant la puissance du Faradoboka, rassemblement organisé la veille dans le grand stade de Mahamasina plein à craquer faisant battre le cœur des Malagasy à l’unisson.
Cependant, l’heure n’est pas aux réjouissances car il reste l’objectif final, le résultat des urnes mercredi prochain, le 19 décembre 2018. C’est là que la partie n’est pas jouée, car battu sur le terrain démocratique, Andry Rajoelina déploie ses efforts avec la carte de la tricherie, aidé entre autres du Ministre de l’Intérieur. Celui-ci a instruit ses équipes pour faire pression au niveau des districts afin de collecter des cartes d’électeur. Le syndicat des administrateurs civils a émis un communiqué encourageant les fonctionnaires à rester dans la neutralité et à combattre toutes formes d’intimidation ou tout ordre illégal émanant de la hiérarchie.
En sus, 400.000 cartes d’électeurs sont en chemin pour le hold-up électoral. Mais des citoyens, prenant petit à petit conscience de l’arnaque qui concerne directement leur propre avenir et celles des générations futures, se mettent à réagir et à parler. Des plaintes sont en cours de dépôt auprès de la justice. Andry Rajoelina risque la disqualification et ce serait une première dans l’histoire du Madagascar, et plus, celle de l’afrique qu’un candidat se retrouve disqualifié au deuxième tour pour fraude avérée.
Bref, il ne reste plus à Andry Rajoelina qu’une dernière carte à jouer, celle dans laquelle il excelle, le chaos. Des partisans de Ravalomanana ont été caillassés après le Faradoboka de samedi dernier. Le même scénario se déroule ce 17 décembre à Sambava alors que le candidat n°25, Marc Ravalomanana, en tournée pour le dernier jour de campagne, et actuellement à Antsiranana, envisageait d’y aller.
Malgré tout cela, la nation est en train de se redresser pour faire face au dernier baroud du pantin, de son équipe, et de leurs amis prédateurs.
Haut les coeurs!
Lanzelo
